lundi 22 avril 2013

Journal Picturediting 1 2 3 4 en ligne

Le journal Pictureditng#3, en ligne, 2013
Le journal Picturediting#4 chez l'imprimeur, 2011
Le journal Picturediting#3 chez l'imprimeur, 2010
Le journal Picturediting#4 chez l'imprimeur, 2010
Tous les numéros du journal Picturediting, imprimés d'abord en offset jusqu'au numéro quatre, conçus et édités avec les élèves du cours de photographie de Françoise Goria, en 3ème année du département des beaux-arts de l'IsdaT, à Toulouse, depuis 2009, en collaboration avec Catherine Guiral et en parallèle avec les expositions éponymes, sont consultables en version numérique : ici

Le journal Picturediting#2, séance d'editing à l'école des beaux-arts, 2009
Le journal Picturediting#2, séance d'editing à l'école des beaux-arts, 2009

mardi 16 avril 2013

La recherche

Robert Doisneau, Le Vélo de Tati, Paris, 1949
Voici trois phrases de Karl Marx que j'ai lues dans un livre de Georges Perec : "Le moyen fait partie de la vérité aussi bien que le résultat. Il faut que la recherche de la vérité soit elle-même vraie. La recherche vraie, c'est la vérité déployée dont les membres épars se réunissent dant le résultat."
Il y a un moyen, il y a un résultat. La recherche est le moyen, le résultat est la vérité. Mais la recherche (vraie) est déjà la vérité sous une autre forme. Dans ce cas, moyen et résultat ne sont que deux formes d'un même objet : la vérité. Une forme dispersée et une forme regroupée.
Est-il utile dès lors de réunir les membres dans le résultat ?
Quel est l'avantage d'une forme regroupées ?

Todd McLellan, Disassembly, 2011

mardi 2 avril 2013

L'air



La lecture des photographies publiques est toujours, au fond, une lecture privée. (...) 

Chaque photo est lue comme l'apparence privée de son référent : l'âge de la Photographie correspond précisément à l'irruption du privé dans le public, ou plutôt à la création d'une nouvelle valeur sociale, qui est la publicité du privé (...) Mais le privé n'est pas seulement un bien (tombant sous les lois historiques de la propriété), (...) il est aussi et au-delà, le lieu absolument précieux, inaliénable, où mon image est libre (...) il est la condition d'une intériorité dont je crois qu'elle se confond avec ma vérité, ou si on préfère avec l'Intraitable dont je suis fait (...) 

Au fond, une photographie ressemble à n'importe qui sauf à celui qu'elle représente. Car la ressemblance renvoie à l'identité du sujet, chose dérisoire, purement civile, pénale même; elle le donne "en tant que lui-même ", alors que je veux un sujet " tel qu'en lui-même " (...) la platitude de la Photo (...) ne peut répondre à mon désir fou que par quelque chose d'indicible : évident (c'est la loi de la Photographie) et cependant improbable (je ne puis le prouver). Ce quelque chose c'est l'air. (...) 

L'air (j'appelle ainsi, faute de mieux, l'expression de vérité) est comme le supplément intraitable de l'identité, cela qui est donné gracieusement, dépouillé de toute "importance" : l'air exprime le sujet, en tant qu'il ne se donne pas d'importance. Sur cette photo de vérité*, l'être que j'aime (...) n'est pas séparé de lui-même : enfin il coïncide. Et, mystère, cette coïncidence est comme une métamorphose. 

*si la photo est bonne 

d'après Roland Barthes, La Chambre claire, Editions de l'Etoile, Gallimard, Le Seuil, 1980