lundi 2 janvier 2023

Trois plus ou moins fausses symétries axiales

Andreas Feininger, Reflection image at the Sun Times Building, Chicago, 1960
Andreas Feininger, Elevator Bank in the New Time and Life Building, 1960

Andreas Feininger

Andreas Feininger a fait des études d'architecture avant de s'établir comme photographe à New York où il travaillera de 1943 à 1962 pour le magazine Life. 

Cependant toute duplication suppose un original et une copie, et on se demandera qui, de l'«autre événement» ou de l'événement réel, est le modèle, et qui le double. On découvre alors que l'«autre événement» n'est pas véritablement le double de l'événement réel. C'est bien plutôt l'inverse : l'événement réel qui apparaît lui-même comme le double de l'«autre événement». En sorte que c'est l'événement réel qui est, finalement l'«autre» : l'autre c'est ce réel-ci, soit le double d'un autre réel qui serait lui le réel même, mais qui échappe toujours et dont on ne pourra jamais rien dire ni rien savoir. L'unique, le réel, l'événement possèdent donc cette extraordinaire qualité d'être en quelque sorte l'autre de rien, d'apparaître comme le double d'une «autre» réalité qui s'évanouit perpétuellement au seuil de toute réalisation, au moment de tout passage au réel.  

(Clément Rosset, Le Réel et son double, 1976)                          

Les photographies d'Andreas Feininger                          

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire