Dan Graham, TV Camera/Monitor Performance, 1970 Bruce Nauman, Floor Wall Positions, vidéo nb 60mn, 1968 TrishaBrown, Walking on the Wall, 1971 |
Un membre du public regardant le moniteur à l'arrière voit les choses depuis mon point de vue "subjectif" (dans le système de feedback de mon corps). Un membre du public regardant vers l'avant peut observer mon corps d'un point de vue extérieur - comme un objet extérieur. La vue du moniteur montre également le public, placé directement entre la caméra et l'écran, observant le processus d'orientation du performeur. Un spectateur tourné vers le moniteur arrière ne peut jamais observer (sur l'écran) son visage (il voit l'arrière de sa tête), mais peut observer le regard frontal des autres membres du public.
Plus tard, les deux films réalisés sont projetés pour être vus sur des murs opposés.
Dan Graham, TV Camera/Monitor Performance, 1970 |
"Debout, dos au mur, pendant environ 45 secondes ou une minute, se pencher en avant du mur, puis plier la taille, s'accroupir, s'asseoir et enfin se coucher par terre. Il y avait sept positions différentes en relation au mur et au sol. Ensuite, j'ai refait toute la séquence en m'éloignant du mur face au mur, puis tourné à gauche, puis tourné sur la droite. Ça faisait 28 positions et ça a duré une heure."
La vidéo est : ici
Bruce Nauman, Floor Wall Positions, vidéo nb 60mn, 1968 |
À chaque extrémité des murs, des échelles permettaient aux danseurs harnachés de monter plus haut sur le mur. Chaque performeur est sur une corde de longueur légèrement différente, et ils doivent négocier leurs croisements. Le public regarde les danseurs et se tient au milieu de l'espace, à la place habituelle de la scène. Il suit les mouvements en se déplaçant lui-même.
Le mouvement des piétons le long des murs souligne la vulnérabilité et la confiance que les danseurs doivent avoir dans le dispositif qui les retient. La marche parallèle au sol évoque l'espace parce qu'ils défient la gravité. Un tel plaisir de l'abandon coexiste avec une structure très rigoureuse. Une action quotidienne (marcher) légèrement déplacée (sur le mur) montrant tout son processus de réalisation (rails et cordes) crée un espace de confrontation paradoxal (corps verticaux, corps horizontaux) parfaitement lisible (et visible) qui "ouvre" le lieu (le délimite).
Trisha
Brown, Walking on the Wall, 1971 - Trisha Brown, Man Walking Down the Side of a Building, 1970 |
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