samedi 10 décembre 2016

Des chiens (4)

Elliott Erwitt, East Hampton, New York, 2004
Photographier un chien est souvent un excercice très terre à terre qui nécessite de se baisser, de se rapprocher du sol. Animal de compagnie qui fréquente les objets underfoot - tels les chewing gums d'Irving Penn - ou les objets utilitaires modestes - tels les cales ou les chaussures - le chien témoigne lui aussi d'une forme de modestie. C'est dire si la photographie qui le met à hauteur d'œil agit ici comme une promotion.
Elliott Erwitt, Paris, 1989 / Elliott Erwitt, New York, 1946
Elliott Erwitt, Felix, Gladys and Rover, New York, 1974
"Les chiens sont partout. C'est un sujet facile, ils ne demandent rien pour être publiés... J’ai projeté une composition mentale et photographique sur eux, joué avec leur image grâce à des moyens géométriques et organisé le cadre afin qu’ils deviennent miens."

L'intêret d’Elliott Erwitt pour les chiens remonte aux années 40, alors qu’il arpentait, avec son appareil, les rues d’Hollywood, en adolescent solitaire. Plus tard, lorsqu’il parcourt ses planches-contacts, il réalise que les chiens occupent une place considérable.
Douglas Huebler, Variable Piece n° 75, 1972
Je pense que l'on peut tout prendre comme sujet, vraiment tout. Je m'intéresse au temps, à l'espace, à ce qui se passe dans le monde, à tout. Non pas pour essayer de le restituer, de l'interpréter ou pour exprimer quelque chose, mais pour extraire quelque chose, pour rapporter quelque chose que je peux appeller une image. La façon par laquelle ce qui est rapporté est présenté est juste l'emballage. Je m'intéresse davantage à l'acte de percevoir qu'à ce qui est perçu car le plus intéressant est de découvrir ce que c'est ce que nous faisons quand nous percevons réellement. 
Douglas Huebler, in Lucy R. Lippard, Six Years : The Dematerialization of the Art Object from 1966 to 1972, 1973