samedi 30 janvier 2016

Paraître, c’est déjà une façon d’être.(2)

Omar Victor Diop, Le Studio des Vanités
Omar Victor Diop, Le Studio des Vanités

Portraits posés de la scène culturelle Africaine
Voici les nouveaux visages des cultures urbaines du continent. Ils sont noirs, arabes, blancs, qu’importe. Ils sont créatifs et ambitieux, mais surtout, ils travaillent à faire de leurs visions une réalité. Je dresse le portrait d’une génération qui oeuvre à positionner l’urbain africain en tant que creuset de la création contemporaine, lieu d'échanges et de production.
Il s’agit ici d’aller au delà de l’exercice purement représentatif qui veut que chaque portrait soit l’« immortalisation » d’un sourire niaisement endimanché. La démarche est collaborative, en ce sens que le sujet et moi-même assemblons des indices vestimentaires et décoratifs porteurs d’affirmations identitaires, de translations sociales, de «sartorial statements».


Bienvenue dans ce Studio des Vanités. Ici, paraître, c’est déjà une façon d’être. Les vanités qui se laissent éclore ici sont joueuses, optimistes et conquérantes. Elles offrent au monde ce dont il les a nourri : une âme créole.

Omar Victor Diop, Le Studio des Vanités
Omar Victor Diop, Le Studio des Vanités
Omar Victor Diop, Le Studio des Vanités

vendredi 29 janvier 2016

Paraître, c’est déjà une façon d’être. (1)

Malick Sidibé
Malick Sidibé
En 1962, Malick Sidibé ouvre son propre studio dans le quartier très vivant de Bagadadji à Bamako. Tout en réalisant des photographies de studio, il effectue de nombreux reportages sur les loisirs des jeunes du tout nouvel Etat malien : les soirées, les surprises-parties, les noces, les fêtes où l'on danse, où l'on exhibe ses vêtements, les bars, les clubs de jeunes où l'on écoute et danse sur les disques de pop music, rock and roll, soul music, ainsi que les sorties sur les bords du fleuve Niger. Surtout à partir de 1968, à partir du "temps des disques" (et du changement de régime). Le studio Malick, à l'angle 19 de la rue 30, attire son lot de clientèle régulière. "Le studio, ça marchait les jours de fête. Je pouvais faire trois heures de temps arrêté devant le trépied. J'avais mon petit qui était à la porte qui faisait les réceptions, qui écrivaient les noms", tout ça jusque "vers une heure, au milieu de la nuit". Les studios de quartier restent ouverts une bonne partie de la nuit, car la clientèle est plus nombreuse le soir.


Malick Sidibé
Malick Sidibé
"Dans le studio, je plaçais les gens, je trouvais les positions. Je ne voulais pas que mes sujets soient des momies, soient arrêtés. je leur donnais des positions qui avaient une certaine vie. Quand vous regardez la photo, vous la voyez bouger devant vous. Je voulais des gens qui vivent." Malick Sidibé

Malick Sidibé
"Il y avait à cette époque deux types de danseurs : les zazous, aisés, souvent de familles de fonctionnaires, qui commandaient leurs costumes à Saint-Germain des- Prés, et les yéyés, moins riches, sans protocole, qui dansaient dans les bals populaires, on disait les « bals poussière ». J’ai eu le privilège de photographier des gens en mouvement, qui ne faisaient pas attention à moi. Je n’ai jamais dansé, mais ces jeunes respiraient la vie et me faisaient oublier mes soucis." Malick Sidibé

Malick Sidibé

Interview de Malick Sidibé par Paul Cottin from Frac Bretagne on Vimeo.

dimanche 24 janvier 2016

La main nécessaire (7)

Klaus Rinke, New Urban Landscapes, 1975
Klaus Rinke, New Urban Landscapes, 1975
En 1975, The Institute for Art and Urban Resources invite plusieurs artistes représentant un large éventail des pratiques d'avant-garde à montrer des images de Manhattan aux gens qui y vivent ou y travaillent. Klaus Rinke "manipule" ici le paysage urbain du lower Manhattan.


Klaus Rinke, Mutations, 1970, 112 photos noir et blanc, 59 x 63 cm chacune    
Jouée pour l'appareil, la série Mutations montre un ensemble de signes adressés au spectateur. Parfois ludiques, parfois sur la défensive, ils soulignent la variété et l'ambiguïté des gestes. Le travail explore la relation dynamique entre le temps, l'espace et le corps. Mutations a été montrée en performance, et en 1971, Klaus Rinke en a fait un film de 25 minutes.

Klaus Rinke, Lower Manhattan, World Trade Center, 1975- 2004, tirage argentique, 157,5 x 106,5 cm
John Baldessari, Harry Shunk, János Kender, Hands Framing New York Harbor, 1971, 25.4 x 18.0 cm    
En 1971, Baldessari participe à l'exposition Pier 18 organisée par le Moma à New York. Chaque artiste doit y élaborer un projet sur  une jetée abandonnée, avec les photographes Harry Shunk et Janos Kender. Dans ce cadre, Baldessari a proposé plusieurs projets aux deux photographes. Connaissant leur réputation, il tente, selon ses dires,  de faire en sorte qu'ils ne puissent réaliser une "belle" photo.


John Baldessari, Harry Shunk, János Kender, Toy Ship Alignment, 1971, 25x18 cm
Kenneth JosephsonNew York State, 1970
Klaus Rinke
John Baldessari, Harry Shunk, János Kender 


Franz Erhard Walther