vendredi 29 mars 2019

Images tenues

Valérie Jouve, accrochage au Jeu de Paume, Paris, 2015
Regarder les images, oui, mais pas que.
Aussi les regarder tenues ou les regarder se faire tenir.
Personnages "en image" et personnages "en personne" aplatis dans un nouvel instantané font fulgurer la pensée, le contenu des images, le désir d'être au monde qu'elles proclament.
L'image ne demande qu'à déborder, cherche la place pour ce débordement, pour convoquer le lieu réel. Ce ne sont plus des photographies qui montrent les traces d'un passé, ce sont des documents qui existent physiquement pour peser dans le réel, ici.


La vidéo dont est extraite la photo ci-dessus est visible sur Arte : ici

D'autres images tenues :

dimanche 24 mars 2019

ça brûle

Jerzy Skolimowski, Le Départ, 1967

Jerzy Skolimowski, Le Départ, 1967 (fin)
A la fin du film le Départ, de Jerzy Skolimowski, Michèle et Marc se retrouve dans une chambre d'hôtel. Michèle sortant de sa valise un projecteur montre à Marc des diapositives de sa vie d'enfant mannequin. Elle les commente (et il lui pose des questions) avec la même voix qu'Alix Cléo Roubaud dans le film d'Eustache (qui sera tourné plus tard). Comme elle s'endort, la dernière image, un portrait d'elle, brûle pendant la projection. Le matin, comme Marc tire le drap en lui demandant de se lever, il découvre son corps nu, détourne la tête, revient et là, alors qu'on entend les vrombissements du rallye dehors, le film brûle.

Jerzy Skolimowski, Le Départ, 1967 (début)