mardi 31 juillet 2012
lundi 30 juillet 2012
L'image critique
En mars 2011 dans le quotidien "Le Monde" photographie et texte témoignent de la guerre en Lybie. Jérôme Delay ou Olivier Jobard livrent photo et commentaires qui relatent la situation. Je ne peux m'empêcher de chercher à reconnaître l'image dans le texte. Mais le texte ne décrit pas l'image, il élargit en quelque sorte le champ. Le photographe témoigne. Ce qui s'est passé un peu avant, les conditions de la prise de vue, les évènements qui ont conduit à l'instant de la photo, ce qui plus tard est encore en rapport avec la photo prise. Beaucoup d'autres choses dans le texte auraient pu être (ont dû être) photographiées. La photo, dans le texte, tient en une phrase ou deux :
- L'exercice est
clair : nous devons photographier la liesse populaire et l'euphorie de la
victoire. Pas la mosquée au minaret arraché, pas les immeubles éventrés, pas
l'hôtel explosé.
- Sur le chemin,
dans le labyrinthe des ruelles de la médina, un marchand de tabac vend des
cigarettes américaines sous le regard omniprésent du colonel Mouammar Kadhafi.
- Je visite quelques
salles de classe. La première, où se tient un cours de biologie, compte bien
une vingtaine d'élèves, mais ce n'est pas le cas des autres.
Sauf la première image, que je ne retrouve pas dans le texte. Peut-être
: Ce qui reste du pouvoir... mais alors ici l'image est franchement un
commentaire du texte. Elle ouvre une dimension critique. Un trouble. Pas de carcasses de
voitures, ni d'enfants habillés en vert. L'ossature d'un panneaux publicitaire
détruit, frêle et abandonné : un front actif.
Il faut que la photographie entre dans la dimension critique du texte.
Ce jour-là, Willis Ronis, Mercure de France, 2006
Dans ce livre, Willy Ronis décrit les conditions dans
lesquelles il a pris ces 52 photographies et évoque les souvenirs qui s'y rattachent.
samedi 14 juillet 2012
What in our minds is a Guernica
Faire ce qui à nos yeux est un
Guernica, à partir d'outils tels une Bolex détraquée, une Mitchell à 25 $
dénichée dans un surplus de l'armée et beaucoup d'énergie, de non conformisme
et d'impatience.
We Can't Go Home Again, Nicholas Ray, 1971
Créé collectivement au sein de la classe de cinéma de Nicholas
Ray à l'Université d'État de New York à Binghamton et joué par Nicholas Ray et
ses étudiants, le film essaie de faire au moins cinq choses distinctes en même
temps: (1) décrire les conditions et les ramifications de la réalisation du
film lui-même, d'observations faites à la table de montage jusqu'à toutes
sortes de facteurs périphériques (par exemple, une étudiante devenant
prostituée à mi-temps pour se procurer l'argent nécessaire au film); (2)
explorer l'aliénation politique à laquelle étaient confrontés beaucoup de
jeunes Américains de la fin des années 1960 et du début des années 1970; (3)
démystifier l'image de Nicholas Ray metteur en scène hollywoodien, tant pour
ses étudiants que pour le public; (4) impliquer la vie privée et la
personnalité de Ray et de ses étudiants dans tout ce qui précéde; et (5)
intègrer ces préoccupations à une forme radicale qui permette au public de les
considérer sous plusieurs aspects simultanément. Ainsi, durant la plus grande
partie des deux heures de film, six images différentes sont projetées ensemble sur
l'écran; des séquences tournées en super-8 et en 16 millimètres se juxtaposent
sur fond de 35 millimètres (avec l'aide d'un synthétiseur vidéo) en une unique
fresque grouillante.
Davantage sur le film "We Can't Go Home Again" de Nicholas Ray :
Susan Ray parle du film : 3
Nicholas Ray a choisi la même approche en roue libre, risquée
de l'enseignement ... Plutôt que de faire cours aux étudiants, il les a embauchés
pour faire un film, qui est devenu We Can’t Go Home Again. Sa philosophie était
qu'ils apprendraient en faisant.
Tournage du film Xabreguense à Lisbonne, janvier 2012
Atelier de Recherche "Pas de repos pour les braves", Ecole Supérieure d'Arts de Toulouse
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