lundi 25 mai 2015

35 positions

Sol LeWitt, A Square of Chicago Without a Trapezoid, 1979
Sol LeWitt, A Square of Chicago Without a Circle and Triangle, 1979 (61 x 61 cm)
Sol LeWitt, Manhattan with Roosevelt Island Removed, 1978 (40 x 40 cm)
Sol LeWitt, A Photograph of Mid-Manhattan with the Area between The Plaza, Ansonia, Biltmore and Carlyle Hotels Removed
Des formes géométriques ou des zones spécifiques sont retirées de photos satellites de villes reconnaissables (New York, Chicago, Amsterdam, Londres, la Florence) laissant un espace blanc comme fond. Ces travaux représentent les premières explorations de Sol Lewitt dans la pratique conceptuelle et incarnent déjà son intérêt pour la forme géométrique ainsi que les concepts clés de sa démarche contre la marchandisation de l'art. L'action simple appliquée aux cartes est impersonnelle, elle répond à un ensemble d'instructions permettant à n'importe qui de reproduire l'oeuvre, indépendamment de l'auteur.

"Une des idées était la relation à l'art comme marchandise. Je pensais qu'en faisant des dessins sur le mur, ils seraient non transportables donc cela impliquerait un engagement de la part du propriétaire, ils ne pourraient pas être achetés ou vendus facilement. J'ai aussi fait un certain nombre de travaux destinés à être vendus pour 100 $ (...). C'étaient des cartes et des cartes postales avec des dessins ou des découpes, du papier froissé, du papier plié, déchiré, etc. Puisque les dessins muraux étaient faits à partir d'instructions, n'importe qui pourrait en faire un, peu importe si c'était mal fait, tout juste comme n'importe qui peut avoir un Dan Flavin fait maison très facilement."
Sol LeWitt, Brick Wall, 1977
La pièce Brick Wall de Sol Lewitt est une grille de 16 photographies prises à différents temps d'exposition. Les valeurs de gris varient et les textures sont altérées. La photographie est utilisée en tant que système et l'appareil photo comme un outil à trancher et à documenter l'espace et le temps. Les variations répétitives du processus et les éléments modulaires créent différentes versions de la même réalité. 

cliquer sur l'image pour lire
Sol Lewitt, Autobiography 1980
Sol LeWitt, Grid of Grids, 1976 
Les livres d'artistes sont, comme tout autre médium, un moyen de transmettre des idées de l'artiste au regardeur/lecteur. Contrairement à la plupart des autres médiums ils sont disponibles pour tous à bon marché. Ils ne nécessitent pas un endroit spécifique pour être vus. … Les expositions vont et viennent, mais le livre reste pendant des années. Ils sont des œuvres en soi, pas des reproductions d'oeuvres. Les livres sont le meilleur médium pour beaucoup d'artistes aujourd'hui. Dans la plupart des cas, ce que l'on voit dans les galeries n'est pas facilement lisible ou visible sur les murs mais peut être plus facilement lu à la maison dans des conditions moins intimidantes. C'est le désir des artistes que leurs idées soient comprises par le plus de personnes possible. Les livres permettent d'accomplir cela plus facilement. 
Sol Lewitt

Sol LeWitt, Splotch #22, 2007
 Acrylic on fiberglass, 148 x 96 x 86 inches    
Sol Lewitt commence par dessiner un contour très irrégulier qui sera l'empreinte au sol de la structure. Il conçoit ensuite un premier plan segmenté à l'intérieur du contour pour la couleur et un second pour la hauteur. En utilisant un logiciel 3D, son usine de Brooklyn fabrique le travail. La forme exubérante qui apparaît est le résultat surprenant du mariage de ces deux systèmes : couleur et hauteur.
Le processus de Splotch : ici

samedi 16 mai 2015

Les dormeurs (2)

Chris Burden (1946-2015),
Bed Piece,
Market Street Programme,
New York,
18 février au 10 mars 1972
Josh Young m'a demandé de réaliser une pièce pour le Market Street Program du 18 février au 10 mars. Je lui ai dit que je n'aurai besoin que d'un lit dans la galerie. A midi le 18 février je me suis déshabillé et mis au lit. Je n'avais donné aucune instruction et je n'ai parlé à personne pendant la durée de la pièce. Je suis resté au lit pendant 22 jours.

Au début, c'était très dur. Les deux premiers jours ont été très ennuyeux et très pénibles, et j'ai réalisé que je n'étais pas n'importe où et près de la fin et je ne voyais pas comment, comment je pourrais continuer. Mais vers la fin ou le milieu de la deuxième semaine la routine s'était installée et j'ai commencé à éprouver une sorte de plaisir à être là, mes journées furent très pleines et très riches et j'ai ressenti un sentiment de paix.
Puis comme la pièce touchait à sa fin, à sa conclusion, j'ai eu des regrets à l'idée de partir, j'ai commencé à penser que je voulais rester et j'ai vraiment envisagé de rester. Mais je savais que si je restais on me forcerait de toute manière à partir et que les gens me prendraient pour un fou. Je savais qu'ils conclueraient tout ça à ma place. Mais le fait que j'ai été tenté et que j'ai été séduit par cette idée, c'est pour moi, l'aspect le plus étrange de cette pièce.
Une part de l'énergie, je pense, de ce qui se passait dans ma tête était communiqué aux gens autour. J'avais un étrange pouvoir autour de moi quelque chose comme une bulle ou un champ magnétique. La plupart des gens ne s'approchaient pas de moi. En fait, la plupart des gens semblaient effrayés. (trad fg)


autres liens : ici et  et TV

Chajana denHarder,
Sleep, 2012
Corcoran Gallery of Art, Washington
Cornelia Parker & Tilda Swinton,
The Maybe, 1995, Serpentine Gallery, London
Mladen Stilinovic,
Artist at work, 1978
Photographs et photo 2011
Joris Brantuas, Dormir, performance au Lycée Louis Feuillade, Lunel, 2015
Les dormeurs :
Mladen StilinovicArtist at Work, 1978
Tilda Swinton, The Maybe, 1995
Chajana denHarder, Sleep, 2012
Joris Brantuas, Dormir, 2015

Les dormeurs (1) : ici

David Hammons, Materasso Andormentato, 1991, matelas et bande son