Jeff Wall, Milk, 1984 - The Drain, 1989 - The Flooded Grave, 1998–2000 - Volunteer 1996
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L'eau représente donc pour moi, sur un plan symbolique, un archaïsme. (...) Cet archaïsme de l'eau, des produits chimiques liquides, relie la photographie au passé, au temps, de manière significative. Quand je dis que l'eau est un "archaïsme", je veux dire quelle porte la trace et la mémoire de processus de production très anciens - du lavage, du blanchissage, de la dissolution, etc., qui se rapportent aux origines de la techné - tels que la séparation des minerais dans les exploitations minières primitives, par exemple. Dans ce sens, l'écho de l'eau en photographie évoque sa préhistoire. Je crois que cette image "préhistorique" de la photographie (...) peut nous aider à comprendre différemment ce qu'il y a de "sec" dans la photographie. Ce "sec", je l'identifie avec l'optique et la mécanique, avec l'objectif et l'obturateur de l'appareil, du projecteur, de l'agrandisseur. Cette part de la photographie est d'ordinaire associée à la capacité technologique particulière de la prise de vue, à la nature balistique ou projectile de la vision quand elle est augmentée et intensifiée par le verre (l'objectif) et par la machinerie (obturateur). Ce type de vision moderne a été, dans une large mesure, coupé de la sensation d'immersion dans l'incalculable que j'associe à "l'intelligence liquide". (...)
Il devient clair maintenant que les systèmes d'information électroniques et digitaux, produits par la vidéo et les ordinateurs, vont remplacer la pellicule photographique (...) il y aura un nouveau déplacement de l'eau dans la photographie. (...)
Dans la photographie, le liquide nous observe, même de très loin.
Jeff Wall, Photographie et intelligence liquide, 1989, dans Essais et entretiens, 1984-2001 Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts, 2001
Pour l'exposition Universelle de 1900, Louis Lumière utilisa un écran géant humidifié pour permettre aux spectateurs de voir l'image projetée depuis les deux côtés de la salle.
Lentilles liquides |
La lentille liquide adapte sa focale en modifiant sa forme. Comme le fait notre oeil. Elle permet d'adapter l'optique aux systèmes miniaturisés, pour les caméras numériques par exemple. Ici, c'est l'interface entre deux liquides de même densité qui détermine le réglage autofocus.
Il faut que l'eau se déplace dans le processus photographique.
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