lundi 6 décembre 2010

La Chambre noire 2005-2009

Michel Campeau a visité plus de soixante-quinze chambres noires, de ses collègues et amis photographes, et a «documenté» patiemment ces lieux singuliers.

Michel Campeau

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"Acteur et témoin d’un moment charnière dans l’histoire du médium photographique, au moment du passage de l’analogique au numérique, j’investis l’iconicité de la chambre noire à travers ses débris postindustriels. Interrogeant la notion d’endeuillement, qui est au fondement de mon travail, je propose un état des lieux à la manière d’un expert en sinistre, en quête d’indices retrouvés sur « le théâtre du crime ». Enquête profanatoire et sacrilège, défiant la disparition du spectre panchromatique et l’essor fulgurant de l’informatique, j’éclaire de plein fouet le calfeutrage de la lumière parasitaire, la mécanique des agrandisseurs, le bric-à-brac électrique, le zigzag de la plomberie, les conduits d’aération, l’éclaboussure des sels d’argent et le compte à rebours des minuteries. Prenant l’histoire de la photographie à témoin, mes recherches se veulent une contribution au rôle emblématique de la chambre noire en tant qu’espace de création sans équivalent parmi les technologies de reproduction des images.

Les photographies numériques de ce portfolio ont été réalisées à Berlin, Montréal, Bruxelles et à Paris. Le projet dans son ensemble comprend également des photographies de chambres noires visitées à La Havane, à Toronto, à Niamey, à Hô-Chi-Minh-Ville et à Mexico. " (Michel Campeau, Sur la chambre noire, Études photographiques, 24 | novembre 2009)


... l’agrandisseur, les cuves, les bouteilles de produits chimiques, les pinces, les ciseaux, les poires, les cadrans, les minuteries; les rangements, les armoires, les étagères, avec des boîtes de papier photographique, des classeurs d’images, toutes sortes d’accessoires, quelques bibelots; les plafonds, les sols, les murs, avec des papiers collés, des chartes, des marques et des repères, et, parfois, mais rarement, une décoration, ici un papier peint, là une affiche ou un tableau; la plomberie, aussi, avec les robinets, les éviers, les tuyaux et le drain par où s’écoulent les produits chimiques; le système d’aération, avec les bouches, les ventilateurs; le réseau électrique, avec les lampes inactiniques, les signes lumineux «exit», «dark room in use», les interrupteurs, les fils et les prises de courant, etc. (extrait du texte de Olivier Asselin )


Le travail de Michel Campeau est présenté à Toulouse à la Galerie du Château d'Eau avec celui de Edgar Martins,
Michael Wolf
et Pétur Thomsen, jusqu'au 23 janvier 2011.

Une rencontre entre Michel Campeau et les étudiants du cours de photographie est organisée devant les oeuvres, dans le cadre du partenariat entre la galerie du Château d'Eau et l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts, le jeudi 9 décembre 2010 à 14h. Merci à l'artiste.


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