vendredi 29 janvier 2016

Paraître, c’est déjà une façon d’être. (1)

Malick Sidibé
Malick Sidibé
En 1962, Malick Sidibé ouvre son propre studio dans le quartier très vivant de Bagadadji à Bamako. Tout en réalisant des photographies de studio, il effectue de nombreux reportages sur les loisirs des jeunes du tout nouvel Etat malien : les soirées, les surprises-parties, les noces, les fêtes où l'on danse, où l'on exhibe ses vêtements, les bars, les clubs de jeunes où l'on écoute et danse sur les disques de pop music, rock and roll, soul music, ainsi que les sorties sur les bords du fleuve Niger. Surtout à partir de 1968, à partir du "temps des disques" (et du changement de régime). Le studio Malick, à l'angle 19 de la rue 30, attire son lot de clientèle régulière. "Le studio, ça marchait les jours de fête. Je pouvais faire trois heures de temps arrêté devant le trépied. J'avais mon petit qui était à la porte qui faisait les réceptions, qui écrivaient les noms", tout ça jusque "vers une heure, au milieu de la nuit". Les studios de quartier restent ouverts une bonne partie de la nuit, car la clientèle est plus nombreuse le soir.


Malick Sidibé
Malick Sidibé
"Dans le studio, je plaçais les gens, je trouvais les positions. Je ne voulais pas que mes sujets soient des momies, soient arrêtés. je leur donnais des positions qui avaient une certaine vie. Quand vous regardez la photo, vous la voyez bouger devant vous. Je voulais des gens qui vivent." Malick Sidibé

Malick Sidibé
"Il y avait à cette époque deux types de danseurs : les zazous, aisés, souvent de familles de fonctionnaires, qui commandaient leurs costumes à Saint-Germain des- Prés, et les yéyés, moins riches, sans protocole, qui dansaient dans les bals populaires, on disait les « bals poussière ». J’ai eu le privilège de photographier des gens en mouvement, qui ne faisaient pas attention à moi. Je n’ai jamais dansé, mais ces jeunes respiraient la vie et me faisaient oublier mes soucis." Malick Sidibé

Malick Sidibé

Interview de Malick Sidibé par Paul Cottin from Frac Bretagne on Vimeo.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire