Paraître, c’est déjà une façon d’être. (1)
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Malick Sidibé |
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Malick Sidibé |
En 1962, Malick Sidibé ouvre son propre studio dans le
quartier très vivant de Bagadadji à Bamako. Tout en réalisant des photographies
de studio, il effectue de nombreux reportages sur les loisirs des jeunes du
tout nouvel Etat malien : les soirées, les surprises-parties, les noces, les
fêtes où l'on danse, où l'on exhibe ses vêtements, les bars, les clubs de
jeunes où l'on écoute et danse sur les disques de pop music, rock and roll,
soul music, ainsi que les sorties sur les bords du fleuve Niger. Surtout à partir
de 1968, à partir du "temps des disques" (et du changement de
régime). Le studio Malick, à l'angle 19 de la rue 30, attire son lot de
clientèle régulière. "Le studio, ça marchait les jours de fête. Je pouvais
faire trois heures de temps arrêté devant le trépied. J'avais mon petit qui
était à la porte qui faisait les réceptions, qui écrivaient les noms",
tout ça jusque "vers une heure, au milieu de la nuit". Les studios de
quartier restent ouverts une bonne partie de la nuit, car la clientèle est plus
nombreuse le soir.
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Malick Sidibé |
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Malick Sidibé |
"Dans le studio, je plaçais
les gens, je trouvais les positions. Je ne voulais pas que mes sujets soient
des momies, soient arrêtés. je leur donnais des positions qui avaient une
certaine vie. Quand vous regardez la photo, vous la voyez bouger devant vous.
Je voulais des gens qui vivent." Malick Sidibé
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Malick Sidibé |
"Il y avait
à cette époque deux types de danseurs : les zazous, aisés, souvent de familles
de fonctionnaires, qui commandaient leurs costumes à Saint-Germain des- Prés,
et les yéyés, moins riches, sans protocole, qui dansaient dans les bals
populaires, on disait les « bals poussière ». J’ai eu le privilège de
photographier des gens en mouvement, qui ne faisaient pas attention à moi. Je
n’ai jamais dansé, mais ces jeunes respiraient la vie et me faisaient oublier
mes soucis." Malick Sidibé
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Malick Sidibé |
Interview de Malick Sidibé par Paul Cottin from
Frac Bretagne on
Vimeo.
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