dimanche 30 septembre 2018

Ecrire une photographie

Stan Douglas, JNNJ et QAAQ, 2016, Shape of Light, Tate Modern, Londres 2018 
Stan Douglas, A66A, 2017
Les photographies abstraites de la série DCT de Stan Douglas sont issues d'abord de la réalisation de photogrammes numériques qui suppriment l'usage de l'appareil, puis de la manipulation des données numériques utilisée dans la compression jpeg qui permet de stocker l'image. Plus spécifiquement, il agit sur le code de la transformée en cosinus discrète (Discrete Cosine Transform) qui intervient dans le processus jpeg. En entrant lui-même des valeurs numériques dans certaines séquences du code, il crée une image complètement séparée de tout référent dans le monde réel. Plus aucun "Ça a été". Imprimées sur de grands panneaux carrés apprêtés avec du gesso, les images photographiques deviennent des sortes de peintures. L'une et l'autre sont déplacées par ce mode opératoire. Photo-code sans référent, peinture-impression sans diachronie.

« Je considère la matérialité de la photographie, les matériaux de la lumière. Je pense la photographie comme une image optique au sens large et j'examine un aspect très particulier du processus de réalisation des images JPEG… Ce qui se passe en effet, c'est qu'une image est transformée en code, en écriture, alors je me suis dit que si nous pouvions transformer une image en écriture, je devrais pouvoir écrire une image… C'est la photographie matérialiste…

J'essaie juste de fabriquer des images qui soient des choses dans le monde… Le plus difficile est de les faire sortir de l'ordinateur. » Stan Douglas


Stan Douglas, 88W0, AMMA, 4CC4 et G44G, exposition Galerie David Zwirner, NY, 2018    
Il faut faire sortir les photographies des ordinateurs.
Il faut fabriquer une photographie matérialiste.

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