dimanche 24 octobre 2010

La ville , comme un film

Gabriel Orozco
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La proposition de certains étudiants du cours Picturedesiting d'organiser la 2ème Table de documents autour du travail de Gabriel Orozco, après avoir parlé des Déplacements de miroirs de Smithson à travers le Yucatan, est une très bonne idée. Orozco est d'abord un artiste toujours lui-même en mouvement qui tire subtilement ses oeuvres des lieux où il séjourne.

L'espace de l'exposition qu'il a monté à Beaubourg est directement en rapport avec les rues adjacentes. L'exposition, visible de l'extérieur, reste en prise avec l'espace urbain qui tient une place importante dans son travail. La ville, comme un film, appartient à l'exposition, les frontières entre l'art et les événements quotidiens sont questionnées.

A l'intérieur, de petits objets sont présentés sur des tables de marché conçues comme des tables de travail. Elles constituent autant d'entrées en matière, de maquettes pour la suite de l'exposition où d'autres objets, indépendants, au mur ou au sol, sont présentés comme une sorte de cartographie du travail, elle-même ouverte sur l'espace de la ville. Il y a un dialogue permanent entre l'intérieur et l'extérieur. A travers les vitres, comme sur un écran la rue interagit avec les objets.

Gabriel Orozco - Cats and Watermelons - 1993 (source, MoMA)

Mais personne ne vous introduira mieux au travail de Orozco que l'artiste lui-même, à Beaubourg avec la complicité de Jean-Pierre Criqui.

La rencontre est entièrement visionnable sur Dailymotion, ici, 1h37 de bonheur ! C'est long et ça en vaut la peine. L'artiste parle de son rapport à l'art, à l'espace public, les oranges, les cercles et la grille, les atomes et le vide nécessaire au mouvement, son désir de transmettre une expérience renouvellée avec les matériaux les plus divers, son intérêt pour le mouvement du cavalier aux Echecs et sa réfléxion sur le mouvement tridimentionnel, son refus du moule en sculpture et son rapport à la fonctionnalité des objets, le corps, sa vulnérabilité et sa puissance de transformation, pourquoi une photo avec le temps perd de son intérêt et comment un jeu de cercles imprimés à sa surface désigne et réactive le mouvement du sportif représenté ... jusqu'à la fin, où différence est faite entre faire de l'art et être dans une recherche où se constitue une expérience à travers l'exploration d'un matériau, "comment transposer une vraie activité du vrai monde sans tuer ce que vous transposez. g.o.". Un art libéré de toutes conceptions préalables et non assujetti au document. "L"art c'est 50% la volonté et 50% l'acceptation. g.o."

D'autres documents, visuels, audios et vidéos sur le site du Moma à partir de cette page.

Gabriel Orozco - Atomist :Making Strikes - 1996 (source, MoMA)

"L'idée de l'atome est devenue très importante pour moi et sans doute liée à une peur du mouvement perpétuel. Je me suis intéressé aux atomistes, aux atomes, au vide entre les paticules qui permet le mouvement. J'utilise les points et les couleurs présents dans l'image et je les imprime à la surface de la photo pour désigner et transcrire autrement le mouvement et que la photo garde son intérêt...

J'ai toujours aimé les photographies de sport mais la plupart deviennent ennuyeuses avec le temps. Je fais se chevaucher deux images de mouvement, d'un coté la photo de figures en mouvement de l'autre des formes géométriques qui ont un mouvement. L'intervention géométrique à la surface de la photo fait percevoir différemment le mouvement du corps montré sur la photographie. Je concilie et révèle ce mouvement et cette image à travers les motifs géométriques réalisés à la surface." Gabriel Orozco

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