Alexey Titarenko, City of Shadows, 1992-1994 |
Dans la série City of shadows, le photographe Alexey Titarenko photographie les foules, dans sa ville de Saint-Pétersbourg, comme un seul corps. Puissance du nombre transformé en ce corps collectif à la fois massif et évanescent. Comme sans actualité. Pure densité molle, frôlant et effaçant les lignes claires de l'architecture ou la temporalité historique semble se réfugier. Une main transparente sur une rampe nous rappelle la présence humaine. Le temps de pose long que le photographe utilise ne sert pas ici à effacer la présence humaine comme dans la photo de Daguerre et dans bien d'autres photographies d'architecture. Au contraire il ne la laisse pas échapper et le calcul doit être juste pour que cet étrange flux se matérialise. Ce percept que le photographe met en images n'a, au départ, rien de visuel, il se compose de sensations et d'affects multiples liés à une connaissance profonde de la ville et de la société qu'il dépeint. Ce nuage humain indifférencié semble incongru dans ses propres lieux de circulation et sa texture uniquement photographique et temporelle en fait un drôle de témoignage. Tout se joue dans la confrontation du lieu et du flux, de l'immeuble et du mobile devenu meuble.
Un reportage en trois parties sur l'artiste : un, deux, trois
Alexey Titarenko, City of Shadows, 1992-1994 |
Etienne-Jules Marey, décomposition d'un mouvement 1887-1889 |
Etienne-Jules Marey 1889 |
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