dimanche 11 mars 2018

Hommes portant

Boris Lehman et la galerie du cartable
Irving Penn, Vitrier, 1950 - Lewis W. Hine, New York, 1912
L'homme portant c'est Boris Lehman. L'homme à la caméra puis l'homme aux bobines puis son film "Homme portant" lui-même transporté par David Legrand au fil des déambulations de la galerie du cartable. 

Deux atlas modernes. Non plus cloués sous le poids comme le titan mythologique mais errants, inlassables, parcourant la ville. 
L'un chargé de toute une boule de "matière naufragée" opaque, l'autre lesté de plaques de verre, transparentes, captant furtivement les lumières et les reflets. 
L'un chargé de toute une pile de "matière naufragée" opaque, l'autre endossant l'écran, lueur tanguant et traversant les espaces obscurs. 

Oscar Schlemmer dirait de l'un qu'il est une marionnette et de l'autre une architecture en mouvement.

Tous devenus en partie nymphes ? Nymphes déplaçant les images ! Tantôt les images-matière tantôt les images-lumière.


Willy Ronis, Vitrier rue Savart, 1947 - Vitrier, 1950
Maintes fois Willy Ronis m'a parlé de la rue Laurence Savart, l'une de ses favorites dans le secteur de Belleville-Ménilmontant. Il m'a raconté comment, un petit matin de 1947, il avait failli "louper" sa célèbre photo de cette rue. En passant dans la rue du Retrait, un bref éclat de lumière attira son attention, c'était le vitrier qui remontait la rue Laurence Savart. Sans ce "flash" produit par les vitres de l'artisan, "j'aurais vraisemblablement continué tout droit mon chemin" me disait-il.

Détours 
par la "Tête collective" de Lygia Clark, 
par la marche de Kim Jones sur Wilshire boulevard 
par un rapt ou un ravissement de jacques Villéglé 
par Apollon assoupi dans un tableau de Lorenzo Lotto 
ou par un château de cartes de Gerhard Richter
 
Kim Jones, Lygia Clark et Jacques Villeglé
Lorenzo Lotto et Gerhard Richter

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