Michelangelo Pistoletto, Structure pour parler debout, Les objets en moins (Minus Objects), 1965-66 |
Toulouse, Station de bus arrêt Jeanne d'Arc, 30 octobre 2009, 10h 53
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Surexposition
Une des notions clé pour qualifier l'expérience du public est celle d'exposition. Prise souvent dans un sens très large, elle permet d'insister sur le fait d'être visible ou observable par autrui sans toutefois caractériser en détail ce qui favorise cet état de fait. Bien qu'au sens premier du terme, l'exposition est l'action de mettre en vue, de présenter au regards un objet quel qu'il soit, ce terme a tendance à perdre son caractère dynamique au profit d'une connotation plutôt passive. Si l'on s'intéresse aux conditions matérielles et pratiques de cette "observabilité", on est amené à préciser cette notion. Au lieu de conserver le terme "exposition" qui s'applique à toute situation dès lors qu'elle est "publique", nous préfèrerons celui de "surexposition" pour faire valoir les dispositifs indiquants une différentiation et une hiérarchisation des objets du monde visible. La surexposition consiste donc à mettre visuellement en valeur une chose au détriment d'une autre, à la rendre manifeste aux yeux de tous en lui conférant une valeur symbolique. Elle s'applique aussi bien à un objet, un monument, un individu ou même un lieu. En éclairant un objet précis plus que les autres et en neutralisant visuellement ce qui se trouve alentour, elle désigne ce qui peut — voire doit — être vu par tous.
Grégoire Chelkoff, Jean-Paul Thibaud, L'espace public, modes sensibles in Annales de la Recherche Urbaine n°57-58
Une des notions clé pour qualifier l'expérience du public est celle d'exposition. Prise souvent dans un sens très large, elle permet d'insister sur le fait d'être visible ou observable par autrui sans toutefois caractériser en détail ce qui favorise cet état de fait. Bien qu'au sens premier du terme, l'exposition est l'action de mettre en vue, de présenter au regards un objet quel qu'il soit, ce terme a tendance à perdre son caractère dynamique au profit d'une connotation plutôt passive. Si l'on s'intéresse aux conditions matérielles et pratiques de cette "observabilité", on est amené à préciser cette notion. Au lieu de conserver le terme "exposition" qui s'applique à toute situation dès lors qu'elle est "publique", nous préfèrerons celui de "surexposition" pour faire valoir les dispositifs indiquants une différentiation et une hiérarchisation des objets du monde visible. La surexposition consiste donc à mettre visuellement en valeur une chose au détriment d'une autre, à la rendre manifeste aux yeux de tous en lui conférant une valeur symbolique. Elle s'applique aussi bien à un objet, un monument, un individu ou même un lieu. En éclairant un objet précis plus que les autres et en neutralisant visuellement ce qui se trouve alentour, elle désigne ce qui peut — voire doit — être vu par tous.
Grégoire Chelkoff, Jean-Paul Thibaud, L'espace public, modes sensibles in Annales de la Recherche Urbaine n°57-58
Michelangelo Pistoletto, Structure pour parler debout, Les objets en moins (Minus Objects), 1965-66 |
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