Bande
Nous montons des images en les déplaçant et aujourd'hui en les déplaçant le long d'une bande. Nous n'allons pas d'un point à l'autre de l'espace en zig-zag, nous longeons une bande, parfois nous l'enjambons. Ce segment d'espace contient nos allées-venues, nos reprises, nos retours en arrière. Petit à petit nous voyons les choses les unes après les autres. La bande a un début et une fin et aussi une largeur. Nos photographies ne sont pas des photogrammes, elles ne sont pas constitutives d'une suite de variations comme les images d'un plan et ne peuvent s'enchaîner par transition comme le font les photogrammes au cinéma pour reproduire la souplesse d'un geste par exemple. Elles sont blocs et abruptes. Plans ? Les transitions que l'on peut touver par une couleur, une forme sont toujours trop voyantes, trop bavardes, souvent hors du propos. Les photographies me sont apparues, là, obstinées. Portant quelque chose de définitif, de définitivement arrêté. Oui, des blocs d'arrêt. Nous avons dû sauter de l'une à l'autre prenant la liberté, parfois, de sauter un bloc. Sauter par dessus un bloc d'arrêt pour échapper à la linéarité ou faire pousser une série d'images dans la largeur de la bande. La bande de montage : un outil pour sauter facilement d'une image à l'autre et qui dans sa largeur permet l'enjambée.
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